Les intervenants, relevant des disciplines de psychologie et psychiatrie trans-culturelle, ont présenté des situations pour essayer de comprendre et d’analyser le phénomène des radicalités, considéré notamment comme un processus, non seulement sur le plan individuel mais aussi collectif.

S’agit-il d’une pathologie ? d’un processus de (re)socialisation de (ré)affiliation ? Quel est également l’impact des prises en charge institutionnelles par l’Aide sociale à l’enfance telles que celles vécues par certains des auteurs d’attentat au cours de leur vie ?

La présentation du dispositif canadien a permis de montrer ce qui a déjà été mis en place en matière de prévention au Québec.

La recherche au sujet de la guerre au terrorisme dans différents contextes sociaux et nationaux montre que celle-ci a renforcé les polarisations entre « eux » et « nous », aggravé les tensions entre majorités et minorités et nourri l’ostracisme et la discrimination. La coïncidence entre des dynamiques locales d’exclusion et la multiplication de conflits internationaux, relayés dans l’intimité des foyers en temps réel par les médias, contribue à des polarisations sociales s’accompagnant de diverses formes de radicalisation menant à la violence, justifiées par des rhétoriques religieuse, ethnique, nationaliste ou xénophobe.

La radicalisation peut être appréhendée comme un processus individuel ou collectif, habituellement associé à une situation de polarisation politique, dans laquelle les pratiques de dialogue, de compromis et de tolérance entre les différents acteurs sont abandonnés par au moins une des parties en présence, au profit d’une escalade conflictuelle. Cette définition implique une compréhension systémique des processus de radicalisation, questionnant l’interaction entre acteurs plutôt que d’assigner unilatéralement cette étiquette à l’un ou l’autre des groupes sociaux opposés.